Le métal jaune continue sa course effrénée vers de nouveaux sommets. Cette semaine encore, l’or s’apprête à boucler une neuvième semaine consécutive de hausse, soutenu par un climat international marqué par la montée des incertitudes géopolitiques et économiques.
À 4 320 dollars l’once jeudi, l’or a franchi un nouveau seuil symbolique, avant de progresser encore à 4 322 dollars. Sur un an, le métal précieux affiche une performance impressionnante de 58 %, stimulée par les tensions commerciales entre les États-Unis et la Chine, la menace d’une guerre économique d’envergure et la perspective d’une politique monétaire plus souple aux États-Unis.
Les investisseurs, en quête de sécurité, se détournent progressivement des actifs risqués. La multiplication des crises – fermeture prolongée du gouvernement américain, bras de fer commercial entre Washington et Pékin, et taxes portuaires imposées par plusieurs pays – alimente la nervosité sur les marchés. La récente décision du président américain Donald Trump d’envisager des droits de douane de 100 % sur les produits chinois en réponse aux restrictions sur les terres rares a accentué la méfiance des opérateurs.
Dans ce contexte tendu, l’or s’impose une fois de plus comme une valeur refuge incontournable. Sa flambée est également nourrie par l’attente de deux baisses de taux d’intérêt de la Réserve fédérale américaine (Fed) et par l’affaiblissement du dollar pour la quatrième séance consécutive. Ce double effet renforce l’attractivité du métal précieux, malgré une situation de surachat signalée par plusieurs analystes.
La situation politique intérieure américaine n’aide pas à calmer les marchés. Le Sénat a rejeté, pour la dixième fois, le projet de loi républicain visant à mettre fin à la fermeture du gouvernement. Ce blocage, en accentuant les craintes d’un ralentissement de la première économie mondiale, contribue indirectement à soutenir la demande d’or. Porté par un contexte mondial d’incertitudes persistantes, le métal d’investissement semble bien parti pour inscrire de nouveaux records.
Par Drissa Ouattara
