lundi 10 novembre 2025

Religion : en quatre ans, les Burkinabè ont dépensé près de 94,21 milliards de FCFA pour l’accomplissement du pèlerinage à la Mecque

Le ministère de l’Administration territoriale et de la Mobilité a annoncé, dans un communiqué daté du 20 février 2025, le coût du pèlerinage à La Mecque pour les fidèles musulmans du Burkina Faso. Chaque pèlerin devra débourser 3 261 000 FCFA, un montant qui ne couvre pas l’achat du mouton, laissé à la charge des fidèles. Cette tarification a été fixée en concertation avec le Comité national de suivi du pèlerinage à La Mecque (CNSPM) et les agences de voyages et de tourisme agréées.

Avec une population musulmane représentant environ 63,8 % des habitants du pays selon le dernier recensement général de la population de 2019, le Burkina Faso voit chaque année plusieurs milliers de fidèles accomplir ce pilier de l’Islam, au prix de sacrifices financiers considérables.

Un coût en hausse et des montants colossaux engagés

L’analyse de l’évolution du coût du pèlerinage ces dernières années révèle une tendance à la hausse des dépenses engagées par les pèlerins burkinabè. En 2022, 3 686 fidèles avaient participé au Hadj pour un coût individuel de 3 047 000 FCFA, soit une dépense totale de 12,03 milliards de FCFA, incluant une subvention de 800 millions de l’État. En 2023, le nombre de pèlerins a plus que doublé, atteignant 8 163 personnes, pour un coût par individu de 3 595 000 FCFA, soit un montant total de 29,34 milliards de FCFA. L’année suivante, en 2024, ils étaient 8 143 à partir, déboursant chacun 3 226 500 FCFA, pour un total de 26,27 milliards de FCFA. Pour 2025, les chiffres prévoient un nombre similaire de 8 143 pèlerins, avec une enveloppe globale estimée à 26,55 milliards de FCFA.

En quatre ans, le coût cumulé du Hadj pour les fidèles burkinabè atteint ainsi près de 94,2 milliards de FCFA, soulignant l’importance économique de ce pèlerinage.

Un secteur lucratif pour de nombreux acteurs

Au-delà de son aspect spirituel, le pèlerinage représente une manne financière pour de nombreux intervenants. Les compagnies aériennes, les infrastructures aéroportuaires, les agences de voyages et de tourisme, ainsi que les prestataires de services saoudiens et burkinabè en tirent des revenus considérables.

Du côté saoudien, la gestion des pèlerins repose sur la Mouassassah, qui regroupe plusieurs services essentiels : hébergement et restauration à Mina, Arafat et Muzdalifa, transport interne, assurance et frais divers. Chaque billet d’avion inclut également une taxe prélevée par l’Arabie saoudite.

Au Burkina Faso, des taxes aéroportuaires sont prélevées et redistribuées aux différents services de l’aviation. Les agences de voyages appliquent également des frais de gestion, auxquels s’ajoutent les cotisations de groupes pour les services communs et la prise en charge des encadreurs.

Ainsi, si le Hadj reste un moment de foi et de recueillement, il est également un véritable moteur économique, générant chaque année des flux financiers considérables entre le Burkina Faso et l’Arabie saoudite.

Par Ouattara

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