Après cinq décennies d’absence, l’Éthiopie s’apprête à rouvrir sa bourse dans le but d’attirer des capitaux nationaux et internationaux. Une initiative audacieuse pour un pays qui, malgré les défis économiques récents, cherche à dynamiser son économie et renforcer son attractivité.
En 2023, l’Éthiopie faisait face à une inflation galopante, dépassant les 30 %. Toutefois, en 2024, ce chiffre a été ramené à 23,95 %, signe d’une stabilisation progressive. C’est dans ce contexte que le gouvernement éthiopien s’engage sur un chemin ambitieux avec la création de l’Ethiopian Securities Exchange. Le premier pas sera marqué par l’introduction en bourse (IPO) des actions d’Ethio Telecom, un acteur clé du secteur des télécommunications.
L’organisme public Ethiopia Investment Holdings, qui supervise 40 entreprises d’État, espère lever jusqu’à 30 milliards de birrs (environ 141 milliards de FCFA) grâce à cette IPO.
La dernière bourse éthiopienne avait été dissoute en 1974, suite au renversement de l’empereur Hailé Sélassié. Désormais, le pays prévoit d’inscrire jusqu’à 50 entreprises sur le marché boursier d’ici cinq ans, certaines optant pour une cotation directe.
Cette relance intervient dans un contexte de reprise économique. Le produit intérieur brut (PIB) de l’Éthiopie, qui avait atteint un sommet de 10,4 % en 2014, a été ralenti par des troubles civils et une inflation persistante. En 2019, il avait chuté à 6,1 %, mais les perspectives pour 2024 sont plus optimistes, avec une croissance prévue à 8 %.
L’intégration de l’Éthiopie au groupe des BRICS en janvier 2024 témoigne de sa position émergente sur la scène mondiale. Des entreprises comme Ethiopian Airlines symbolisent le dynamisme économique du pays, en le plaçant sur la carte mondiale.
Par Amhed Coulibaly



