La Banque Centrale des États de l’Afrique de l’Ouest (BCEAO) a inauguré, le samedi 8 février 2025, un nouvel immeuble au sein de son agence auxiliaire de Bobo-Dioulasso, la capitale économique du Burkina Faso. Cette extension traduit l’importance stratégique de la ville dans le dispositif financier du pays.
Ouverte le 22 juin 1977 sous l’impulsion de feu Abdoulaye Fadiga, premier gouverneur de la BCEAO, l’agence auxiliaire de Bobo-Dioulasso est aujourd’hui la plus dynamique des agences auxiliaires de la banque centrale. Elle enregistre une circulation fiduciaire annuelle moyenne de 2 163 milliards FCFA et 2 110 milliards FCFA respectivement au cours des deux dernières années, représentant un tiers des opérations fiduciaires réalisées à l’échelle nationale.
Ce dynamisme s’explique par le statut de Bobo-Dioulasso en tant que pôle économique du pays. Deuxième plus grande ville du Burkina Faso, elle bénéficie d’un tissu industriel riche et diversifié, dominé par l’industrie agroalimentaire avec des entreprises telles que la SOFITEX, la FILSAH, la SN-CITEC, Afridia Industrie, la Brakina et Twellium Industrie. Le secteur de la cimenterie y est également bien implanté avec CIMASSO et CIMAF. Les perspectives industrielles restent prometteuses, comme en témoigne l’inauguration récente de la Société Burkinabè de Tomates (SOBTO), illustrant la volonté du gouvernement de renforcer les infrastructures de transformation locale.
Bobo-Dioulasso joue aussi un rôle central dans le commerce des produits agricoles, non seulement au Burkina Faso, mais également avec les pays voisins. La ville est un carrefour commercial stratégique, connectée par plusieurs axes internationaux reliant le pays à la Côte d’Ivoire, au Mali et au Ghana.
L’agence auxiliaire de la BCEAO de Bobo-Dioulasso couvre non seulement la région des Hauts-Bassins, dont elle est le chef-lieu, mais aussi les régions des Cascades, du Sud-Ouest et de la Boucle du Mouhoun. Ces zones sont les premières productrices agricoles du Burkina Faso, notamment dans le secteur du coton, où la SOFITEX joue un rôle prépondérant. Sur les cinq dernières années, plus de 350 milliards FCFA ont été octroyés à cette entreprise pour financer les campagnes cotonnières. Pour la saison 2024-2025, les besoins en liquidités exprimés auprès de la BCEAO s’élèvent à environ 60 milliards FCFA, confirmant le poids stratégique du coton dans l’économie nationale.
Ce dynamisme économique se reflète également dans le secteur bancaire local, avec la présence de 37 agences bancaires et 41 institutions de microfinance dans la ville. Au 31 décembre 2023, les quatre régions couvertes par l’agence auxiliaire de Bobo-Dioulasso représentaient 23 % du réseau bancaire national, avec un total de 80 agences et 136 distributeurs automatiques de billets.
Par Ouattara



