La Société financière internationale (SFI), filiale de la Banque mondiale dédiée au secteur privé, frappe fort en Côte d’Ivoire. Elle vient de conclure trois accords avec des établissements bancaires du pays pour un montant total de 45 milliards de FCFA, visant à faciliter l’accès des petites et moyennes entreprises (PME) au financement.
Bridge Bank CI, Société Générale CI et la Société Ivoirienne de Banque (SIB) bénéficient ainsi de trois facilités de partage de risques. Bridge Bank CI obtient un soutien de 24 milliards de FCFA, tandis que Société Générale CI et la SIB reçoivent respectivement 15 et 6 milliards de FCFA. Cette initiative s’inscrit dans une stratégie visant à atténuer le coût du risque pour les banques et à encourager l’octroi de crédits aux PME. Pour Attijariwafa Bank, maison-mère de la SIB, c’est la troisième reconduction de ce dispositif.
Un secteur sous-financé malgré son poids
En Côte d’Ivoire, les PME représentent 98 % des entreprises formelles, mais leur contribution à l’économie reste modeste. Elles ne génèrent que 23 % des emplois et n’apportent que 20 % du PIB. L’accès limité au financement freine leur développement, un problème exacerbé par l’absence de garanties, des bilans financiers peu structurés et la perception d’un risque élevé par les banques.
Une étude de la SFI publiée en septembre 2022 chiffrait le déficit de financement des micro, petites et moyennes entreprises (MPME) ivoiriennes à plus de 1 443 milliards de FCFA. Un écart colossal qui limite leur capacité à investir et à croître.
Un engagement renouvelé
Malgré ces difficultés, la SFI reste convaincue du potentiel des PME ivoiriennes. « Les PME sont au cœur de nos activités ! Pour les soutenir, nous développons de nombreux partenariats et diverses solutions de financement », a déclaré Sérgio Pimenta, vice-président régional de la SFI pour l’Afrique, lors de la conférence Booster la croissance des PME en Côte d’Ivoire.
Le ministre du Commerce et de l’Industrie, Souleymane Diarrassouba, a salué cette initiative et rappelé les efforts du gouvernement pour dynamiser le secteur à travers les Plans Nationaux de Développement (PND). Mais il admet que des défis persistent et qu’il reste encore « beaucoup à faire ».
Avec ces nouveaux accords, la SFI réaffirme son engagement en faveur du secteur privé ivoirien, pierre angulaire d’une croissance économique durable. La balle est désormais dans le camp des PME pour saisir ces opportunités et accélérer leur développement.
Par Amhed Coulibaly



