Huit ans après sa dernière opération sur le marché de la finance islamique, la Société financière africaine (AFC) revient en force avec la clôture d’une facilité de financement de type Commodity Murabaha, conforme à la charia, d’un montant de 400 millions de dollars (environ 240 milliards FCFA). Initialement prévue à 300 millions de dollars, l’opération a suscité un vif intérêt, enregistrant une sursouscription de 47 %, ce qui a conduit à son relèvement.
Cette transaction a mobilisé onze institutions financières islamiques de premier plan, dont certaines collaborent pour la première fois avec l’AFC, à l’instar d’Abu Dhabi Islamic Bank PJSC, Al Rajhi Bank et Emirates Islamic Bank. Le succès de cette levée traduit l’intérêt croissant des investisseurs pour les instruments financiers islamiques et le positionnement stratégique de l’AFC sur ce segment.
Le montage financier a été orchestré par Emirates NBD Capital Limited, First Abu Dhabi Bank PJSC et SMBC Bank International Plc, qui ont joué un rôle central en tant que co-arrangeurs principaux et teneurs de livre. Cette collaboration renforce les relations de l’AFC avec des acteurs majeurs de la finance internationale, tout en diversifiant ses sources de financement.
Cette opération s’inscrit dans la continuité des initiatives de l’AFC dans le domaine de la finance islamique. En 2017, l’institution avait marqué l’histoire en émettant un Sukuk de 230 millions de dollars, une première pour une entité supranationale africaine. La nouvelle facilité de financement a été structurée selon les normes de l’Organisation de comptabilité et d’audit des institutions financières islamiques (AAOIFI), garantissant ainsi sa conformité aux principes globaux de la finance islamique.
Ce mode de financement, qui repose sur des actifs tangibles et proscrit la spéculation, est perçu comme une alternative éthique et durable. En prônant le partage des risques et la transparence, il s’aligne sur la mission de l’AFC de promouvoir des investissements responsables et de soutenir le développement d’infrastructures essentielles pour la croissance économique en Afrique.
Par Ouattara
