Les prix du cacao connaissent une flambée spectaculaire depuis le début du mois de décembre 2024, enregistrant une hausse de plus de 24 %, dépassant la barre des 11 000 dollars la tonne. Cette envolée des prix soulève des inquiétudes croissantes sur la capacité de l’offre à répondre à la demande des chocolatiers, particulièrement pendant la période des fêtes de fin d’année, traditionnellement marquée par une forte consommation de chocolat.
L’augmentation des prix est en grande partie constatée aux difficultés d’approvisionnement, notamment au Ghana et en Côte d’Ivoire, les deux plus grands producteurs mondiaux de cacao. Au Ghana, des vents violents et des prélèvements importants en mars ont perturbé la récolte, entraînant une hausse spectaculaire des prix de 60 % plus tôt dans l’année. Si la situation semblait s’être stabilisée entre mars et octobre, la Côte d’Ivoire a été frappée à son tour par des intempéries à la fin du mois de septembre. Des pluies abondantes dans le sud-ouest du pays ont retardé le séchage des fèves et compliqué le transport vers les ports, exacerbant ainsi les difficultés d’approvisionnement.
À la mi-décembre, les prix du cacao ont atteint 11 300 dollars, contre 9 417 dollars au début du mois. Cette flambée des prix résulte d’un déséquilibre persistant entre l’offre et la demande, exacerbé par des conditions climatiques défavorables et une forte demande saisonnière de la part des fabricants de chocolat. La hausse des prix s’inscrit dans une tendance enregistrée tout au long de l’année, marquée par une dynamique haussière particulièrement marquée entre janvier et mars, avec une augmentation de 132 %, atteignant 9 776 dollars, en raison de la dégradation des conditions au Ghana.
Cependant, entre mars et septembre, cette hausse s’est ralentie, les prix chutent à 7 723 dollars en septembre, avant de repartir à la hausse suite à de nouvelles perturbations liées aux intempéries. Le cacao a clôturé le mois de novembre à 9 425 dollars, soutenu par un volume de marché soutenu, supérieur à 8 000 unités. Cette dynamique s’est poursuivie en décembre, avec une augmentation de 24 % depuis le début du mois, faisant craindre de nouvelles hausses à mesure que la demande pour les fêtes de Noël se renforce.
Par Amhed Coulibaly
