Oragroup signe un retour en force sur la scène bancaire régionale avec un bénéfice net de 18,3 milliards FCFA au premier semestre 2025, contre une perte de 13,9 milliards FCFA à la même période en 2024. Une performance spectaculaire qui illustre la solidité retrouvée du groupe, basé à Lomé, et qui marque un tournant décisif dans son histoire récente.
Selon les résultats financiers consolidés publiés ce lundi 22 septembre 2025, cette embellie s’explique par une réduction significative des frais généraux de 7,7 % (hors éléments exceptionnels) et surtout par une baisse remarquable du coût net du risque, qui s’établit à seulement 3,7 milliards FCFA à fin juin 2025 contre 23,8 milliards FCFA un an plus tôt, soit une chute de 84 %. Cette amélioration traduit à la fois une politique de recouvrement plus efficace et une diminution des dotations aux provisions.
Sur le plan commercial, les dépôts se sont établis à plus de 3 000 milliards FCFA, en progression de 2 % par rapport à fin décembre 2024 et stables en comparaison annuelle. Le total bilan s’élève ainsi à 3 940 milliards FCFA, en légère contraction de 1 %, due à une politique de crédit plus sélective, entraînant une baisse de 16 % des financements directs à la clientèle, qui ressortent à 1 531,84 milliards FCFA au 30 juin 2025. Cette prudence se reflète également dans le chiffre d’affaires, qui recule de 2 %, à 99,8 milliards FCFA.
La direction du groupe souligne que cette performance a été obtenue dans un environnement économique international contrasté. Si les perspectives de croissance mondiale ont été révisées à la hausse, les risques liés aux tensions géopolitiques, aux guerres tarifaires et aux incertitudes politiques demeurent élevés, selon les dernières analyses du FMI. Malgré ce climat fragile, commente la direction, Oragroup a su se démarquer par une gestion plus rigoureuse de ses coûts et de ses risques.
Avec un bénéfice déjà solide de 4,8 milliards FCFA enregistré au premier trimestre 2025, et désormais confirmé par ces résultats semestriels, Oragroup démontre sa capacité à renouer avec la rentabilité. Les perspectives pour le second semestre s’annoncent positives, portées par la poursuite des efforts en matière de recouvrement, de maîtrise des risques et de renforcement des fonds propres.
Par Léon Yougbaré
