lundi 10 novembre 2025

UEMOA : stimulés par le café, le cacao et les phosphates, les prix à l’exportation rebondissent de 1,4 % en août 2025.

Après un recul marqué en juillet, les cours des matières premières de l’Union économique et monétaire ouest africaine (UEMOA) repartent à la hausse. Tiré par le café, le cacao et les phosphates, l’indice des prix à l’exportation a progressé de 1,4 % en août 2025, signe d’un regain de dynamisme sur les marchés non énergétiques malgré la faiblesse persistante du pétrole et du gaz.

Cette évolution s’explique par le redressement des cours des produits non énergétiques. Le café affiche la plus forte progression avec 15,7 %, devant les phosphates (+8,0 %), le caoutchouc (+3,1 %), le cacao (+3,0 %) et les huiles de palme et de palmiste (+1,8 %). L’or, en hausse de 0,8 %, a également bénéficié de la faiblesse du dollar et des anticipations d’un assouplissement monétaire de la Réserve fédérale américaine, renforçant son rôle de valeur refuge.

L’instauration par les États-Unis d’un droit de douane de 50 % sur le café brésilien a incité les torréfacteurs à constituer des stocks, réduisant l’offre mondiale et faisant grimper les prix. Les cours du cacao ont, eux, bénéficié d’une demande soutenue sur les marchés européens et nord-américains, tandis que ceux du phosphate ont profité des restrictions d’exportation maintenues par la Chine et d’une forte demande d’engrais en Asie et en Afrique. La hausse des huiles de palme s’explique, de son côté, par la dépréciation du ringgit malaisien, qui a stimulé les achats, notamment en provenance de l’Inde.

À l’inverse, les cours des produits énergétiques ont poursuivi leur repli. Le gaz naturel a chuté de 5,1 % et le pétrole de 3,6 %, pénalisés par des stocks mondiaux élevés et les spéculations autour d’un possible cessez-le-feu en Ukraine, susceptible de relancer la production russe. Le zinc et le coton ont également reculé, le premier en raison d’une demande industrielle atone, le second du fait d’attentes de récoltes abondantes.

En glissement annuel, l’indice des prix des produits exportés de l’Union a progressé de 13,8 % en août 2025, après une hausse de 10,5 % en juillet. Les plus fortes augmentations concernent respectivement les phosphates, le zinc, l’or, les huiles végétales, le bois, le cacao et le gaz naturel. En revanche, le pétrole, le café, l’uranium, le caoutchouc, le coton et la noix de cajou se sont inscrits en baisse.

Du côté des produits alimentaires importés, les prix ont reculé de 1,8 % en août 2025, après une hausse de 3,2 % le mois précédent. Le blé, l’huile de soja, le riz et le lait ont vu leurs cours baisser, tandis que le sucre a progressé de 0,9 %. Le recul du blé s’explique par une offre excédentaire mondiale, soutenue par des récoltes abondantes dans l’hémisphère nord. La Russie, premier exportateur mondial, a relevé ses prévisions de production à 84,5 millions de tonnes pour 2025, soit une hausse de 2 % par rapport à 2024.

Les prix de l’huile de soja ont reculé en raison des anticipations d’une amélioration de l’offre mondiale, dans un contexte d’incertitude sur la demande chinoise. Le riz a subi la pression de stocks élevés en Inde et aux États-Unis, tandis que le lait reste confronté à une demande asiatique encore faible malgré une production abondante.

Si la hausse des produits non énergétiques, notamment le café, le cacao et les phosphates, soutient les recettes extérieures, la baisse persistante des cours du pétrole et du gaz rappelle, cependant, la vulnérabilité de la région aux chocs énergétiques.

Par Leila Toé

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