Cette rencontre s’est tenue le 27 février dernier dans la capitale éthiopienne, Addis-Abeba, en marge de la 38e session ordinaire du Sommet de l’Union africaine. Initiée par le président ghanéen, John Dramani Mahama, par ailleurs leader désigné pour les institutions financières de l’Union africaine, en collaboration avec la Commission de l’Union africaine (CUA) et l’Alliance des institutions financières multilatérales africaines (AAMFI). À ses côtés, d’autres chefs d’État, de gouvernement et d’entreprises se sont penchés sur les voies et moyens de combler les lacunes du continent en matière de financements et d’investissements, autour du thème « L’Afrique à l’avant-garde : mobiliser les investissements et les financements africains pour la mise en œuvre de l’Agenda 2063 ». En effet, le président Mahama, convaincu que l’Afrique dispose d’énormes potentialités, part du constat qu’il est urgent pour le continent de renforcer son indépendance financière à travers notamment la mobilisation des ressources nationales, le financement concessionnel et les partenariats stratégiques public-privé.
Renforcer les capacités des institutions financières africaines
Au cours des échanges, les participants ont formulé des propositions de stratégies pour combler le déficit de financement en Afrique. La directrice de l’Organisation mondiale du commerce (OMC), Dr Ngozi Okonjo-Iweala, a proposé quatre. Selon elle, la transformation financière et économique de l’Afrique repose sur quatre priorités. En premier lieu, il s’agit de renforcer les capacités de financement des institutions financières africaines et même des banques nationales de développement. La deuxième priorité concerne le relèvement des défis de la dette afin d’attirer l’investissement. En clair, l’idée est de travailler à rendre les États attractifs, conditions essentielles pour bénéficier d’investissements. Quant à la troisième priorité, elle est en lien avec les ressources nationales. Pour la directrice de l’OMC, le renforcement des marchés africains de capitaux, l’intégration des institutions financières africaines et la mise à profit des obligations de la diaspora peuvent considérablement renforcer la résilience financière du continent. Déjà, il existe plus de 250 milliards de dollars de fonds de pension sur le continent. Enfin, elle a suggéré la stimulation du commerce et de la croissance économique.
En tout état de cause, des projets ayant un impact sur l’ensemble du continent restent en suspens depuis des années par faute de financement. Parmi ces projets figure la construction du pont entre le Congo-Brazzaville et le Congo-Kinshasa, nécessitant 500 millions de dollars. De même, avec environ 1 à 2 milliards de dollars, des chemins de fer dépendant de plusieurs capitales africaines pourraient être construits pour faciliter la circulation des personnes et des biens.
Par Léon Yougbaré



