samedi 8 novembre 2025

Autonomisation des femmes rurales et urbaines : Que leurs entreprises soient formalisées ou non, Ibrahim Traoré veut que les achats se fassent auprès des femmes productrices.

Dans un entretien accordé à la presse le dimanche 28 septembre 2025, le président du Faso, le capitaine Ibrahim Traoré, a réaffirmé l’engagement de l’État à renforcer les opportunités économiques des femmes burkinabè, particulièrement celles actives dans les petites économies locales. Transformation artisanale, production de biens de consommation, accès à la commande publique : l’approche se veut désormais plus structurelle, au-delà de l’assistance humanitaire classique.

« J’ai demandé au ministère de l’Action humanitaire, qui s’occupe des questions des femmes, de recentrer l’action. Au lieu d’être dans l’assistanat, il faut aller vers la création d’emplois et de petites entreprises », a déclaré le président, en insistant sur la nécessité de reconnaître et de valoriser les savoir-faire existants dans les quartiers et villages.

L’exemple de la fabrication locale de savon liquide par des femmes formées dans différentes localités a servi de point d’ancrage à cette nouvelle orientation. Le président a donné des instructions pour que les administrations publiques achètent leur production, même si ces structures ne sont pas encore formalisées. « Ce n’est pas normal que tout le savon liquide utilisé dans nos bureaux soit importé, alors que nos mamans en fabriquent. Trouvez la formule, c’est leur savon que vous payez », a-t-il exigé.

Derrière cette initiative se dessine une stratégie de soutien à la production locale par l’accès direct aux marchés publics. L’objectif est de créer une demande stable pour encourager la montée en puissance de petites unités de transformation, qui pourraient demain devenir des entreprises formelles, voire exportatrices. « Une dame qui peut transformer du savon à petite échelle, si on l’accompagne en lui donnant des marchés, demain, elle peut avoir une grande entreprise qui produit et qui exporte. Voilà la mentalité qu’il faut qu’on développe », a-t-il insisté, appelant à dépasser les logiques d’urgence et à inscrire l’action publique dans une vision économique durable.

Le président a également évoqué la structuration de filières locales autour de la transformation de produits agricoles ou oléagineux, où les femmes jouent un rôle central. Il appelle à un modèle économique où les coopératives féminines produisent de l’huile brute, par exemple, tandis que des partenaires disposant de capacités techniques assurent le raffinage pour le marché national.

Selon lui, ce changement de cap est déjà amorcé et devrait produire ses premiers effets visibles dans les mois à venir. L’autonomisation économique des femmes n’est donc plus abordée uniquement sous l’angle du social, mais comme un levier productif à part entière, au service de la résilience économique nationale.

Par Leila Toé

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