C’est une révélation troublante qui vient toutefois confirmer les rumeurs concernant la vente de places et la gestion des cotisations des parents d’élèves (APE) dans les établissements scolaires. En effet, l’Autorité supérieure de contrôle d’État et de lutte contre la corruption (ASCE-LC), sur sa page Facebook ce vendredi 7 mars 2025, a annoncé avoir enregistré 26 dénonciations et plaintes couvrant la plupart des 13 régions du pays. Selon les premières estimations, les montants détournés ou perçus illégalement dans ces affaires s’élèveraient à plus de 30 millions FCFA.
Ces résultats sont le fruit, d’une part, de l’appel à signalement lancé par communiqué en date du 27 août 2024 et, d’autre part, des investigations qui ont suivi les plaintes. L’institution a expliqué que ces enquêtes, menées conformément aux dispositions légales, se sont déroulées dans les ressorts territoriaux des pôles économiques et financiers du Tribunal de grande instance (TGI) Ouaga 1 ainsi que de celui de Bobo-Dioulasso, dans le but de faire la lumière sur ces pratiques.
Concernant les établissements relevant de la circonscription du TGI Ouaga 1, les faits ont été constatés dans cinq établissements scolaires : le lycée Marien N’Gouabi et le lycée Wendpouiré de Saaba pour le Kadiogo, le lycée privé catholique Gabriel Deshayes de Réo dans le Sanguié et le lycée de Dakola dans le Nahouri. Quatre plaignants, 17 témoins et 14 personnes mises en cause ont été auditionnés.
Quant aux établissements relevant du TGI de Bobo-Dioulasso, les faits incriminés concernent le lycée mixte d’Accart-Ville de Bobo-Dioulasso, le lycée professionnel Guimbi Ouattara et l’école primaire de Yeguéré « B », tous situés dans la province du Houet. Dans ce cadre, deux plaignants, sept témoins et 14 personnes mises en cause ont été entendus.
« À l’issue des investigations, les dossiers ont été transmis aux autorités judiciaires compétentes, notamment aux procureurs du Faso du TGI Ouaga 1 et du TGI de Bobo-Dioulasso, en charge des pôles économiques et financiers », peut-on lire dans le post de l’ASCE-LC. L’institution rappelle que cette action s’inscrit dans le cadre plus large de la lutte contre la corruption et les infractions assimilées, afin de garantir un système éducatif plus juste et égalitaire au Burkina Faso.
Par Léon Yougbaré



