L’année 2024 a été marquée par une érosion notable des fortunes des milliardaires africains. D’après les estimations de Forbes, la valeur nette combinée des 20 personnalités les plus riches du continent a diminué, passant de 63 milliards de dollars en début d’année à 61,4 milliards de dollars à son terme.
Malgré cette baisse collective, tous les milliardaires n’ont pas été affectés de la même manière. Parmi eux, seuls dix ont enregistré des variations significatives, illustrant les dynamiques contrastées qui façonnent les économies africaines, entre défis structurels et opportunités sectorielles.
Les plus grosses pertes
- Aliko Dangote : – 2,3 milliards de dollars
L’homme le plus riche d’Afrique, avec une fortune de 11,6 milliards de dollars, a enregistré une perte de 2,3 milliards cette année. Les raisons principales sont les difficultés économiques du Nigeria, la dévaluation du naira et les retards dans l’opérationnalisation de sa raffinerie. Son entreprise phare, Dangote Cement, reste cependant un acteur clé de l’industrie manufacturière africaine. - Abdulsamad Rabiu : – 1,1 milliard de dollars
Le fondateur du groupe BUA a vu sa fortune baisser de 5,9 milliards à 4,8 milliards de dollars, en raison des défis dans les secteurs du ciment et de l’agroalimentaire. Malgré ces pertes, ses contributions à l’économie nigériane restent significatives. - Nassef Sawiris : – 1 milliard de dollars
Avec une fortune réduite à 7,7 milliards de dollars, le milliardaire égyptien a souffert des performances mitigées de ses participations dans OCI (engrais) et Adidas, ainsi que des rendements insuffisants d’Aston Villa Football Club. - Mike Adenuga : – 100 millions de dollars
Sa fortune est passée de 6,9 milliards à 6,8 milliards de dollars. Fondateur de Globacom, le deuxième réseau télécoms du Nigeria, Adenuga reste un acteur influent dans les secteurs des télécommunications et de l’énergie.
Les plus grandes progressions
- Johann Rupert : + 1,2 milliard de dollars
Le milliardaire sud-africain a vu sa fortune augmenter à 11,3 milliards grâce aux performances de Richemont, son groupe spécialisé dans le luxe, propriétaire de Cartier et Montblanc. - Michiel Le Roux : + 700 millions de dollars
Le fondateur de Capitec Bank, en Afrique du Sud, a porté sa fortune à 1,8 milliard. Sa banque continue de performer solidement, attirant la classe moyenne émergente. - Koos Bekker : + 300 millions de dollars
Avec une fortune de 3 milliards, le magnat sud-africain des médias a bénéficié des succès de Naspers et de son investissement stratégique dans Tencent. - Femi Otedola : + 500 millions de dollars
Le président de Geregu Power a atteint une fortune de 1,6 milliard, grâce à des ventes stratégiques de participations. Il reste un acteur clé dans l’énergie et la finance au Nigeria. - Nicky Oppenheimer : + 100 millions de dollars
Héritier de l’empire diamantaire De Beers, il a vu sa fortune atteindre 9,5 milliards de dollars, soutenue par des investissements stables et un engagement pour la conservation. - Mohamed Mansour : + 100 millions de dollars
Sa fortune a progressé à 3,3 milliards grâce à la gestion du groupe Mansour, un conglomérat diversifié opérant dans les secteurs des équipements industriels, de l’automobile et de l’immobilier.
L’Afrique reste un terrain difficile pour la création et le maintien de fortunes milliardaires. Les défis économiques, la volatilité des devises et les tensions géopolitiques influencent fortement les trajectoires des grandes fortunes. Toutefois, les opportunités demeurent, notamment dans les secteurs du luxe, des énergies renouvelables et des technologies, où certains milliardaires africains continuent de prospérer.
Par Amhed Coulibaly



