jeudi 6 novembre 2025

Sénégal : Le rapport de la cour des comptes révèle une dette publique de 18 558,91 milliards de FCFA au 31 décembre 2023, soit 99,67 % du PIB

Le rapport définitif d’audit de la Cour des Comptes du Sénégal sur la gestion des finances publiques de 2019 au 31 mars 2024 dresse un tableau préoccupant de la dette publique du pays. Publié ce mercredi 12 février 2025, ce document révèle un encours de la dette supérieur à celui affiché dans les documents officiels.

Selon les conclusions de la juridiction supérieure de contrôle des finances publiques, l’encours total de la dette de l’administration centrale atteignait 18 558,91 milliards de FCFA au 31 décembre 2023, soit 99,67 % du PIB. La dette extérieure est passée de 7 100 milliards de FCFA en 2019 à 11 800 milliards de FCFA en 2023, tandis que la dette intérieure, notamment bancaire, a explosé, passant de 1 893 milliards de FCFA à 8 000 milliards de FCFA sur la même période.

Des anomalies dans les reports de surfinancements

La Cour des Comptes pointe également des discordances dans les reports de surfinancements. Ainsi, le surfinancement de 2020, estimé à 54,71 milliards de FCFA, n’a été reporté en 2021 que pour un montant de 51,31 milliards de FCFA, laissant un écart inexpliqué de 3,4 milliards de FCFA. Pour 2021, un surfinancement de 238,24 milliards de FCFA n’a été reporté qu’à hauteur de 120,7 milliards de FCFA en 2022, soit une différence de 117,54 milliards de FCFA.

Selon le rapport, le Ministère des Finances et du Budget avait indiqué que ces fonds avaient en partie été rétrocédés à PETROSEN, la compagnie nationale pétrolière. Toutefois, pour l’exercice 2022, un surfinancement de 35,4 milliards de FCFA n’a pas été reporté en 2023. Le ministère justifie cette absence de report par l’augmentation de l’amortissement de la dette, passé à 944 milliards de FCFA au lieu des 908,51 milliards prévus, en raison de fluctuations de change. Or, la Cour souligne que le montant officiel d’amortissement en 2022 restait de 908,51 milliards de FCFA.

Des fonds introuvables dans les comptes publics

Un autre point soulevé par la Cour des Comptes concerne des crédits directs accordés à l’État central. Au 31 mars 2024, leur encours s’élevait à 2 044,01 milliards de FCFA, auxquels s’ajoutent des certificats nominatifs d’obligations (CNO) d’une valeur de 190,05 milliards de FCFA, portant le total à 2 234,06 milliards de FCFA. Pourtant, ces fonds ne figurent pas dans les comptes publics, soulevant des interrogations sur leur gestion et leur destination.

Par Amhed Coulibaly

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