L’inflation en Afrique devrait connaître un net recul en 2025. Selon le rapport de février 2025 d’Afreximbank Research, le taux moyen d’inflation sur le continent passerait de 8,6 % en 2024 à 7,2 % en 2025. Une tendance qui pourrait offrir aux banques centrales une marge de manœuvre pour ajuster leurs politiques monétaires et soutenir davantage la croissance économique.
Historiquement, l’inflation et les taux d’intérêt en Afrique ont évolué de manière étroitement liée, rappelle le rapport. Une corrélation qui s’est particulièrement renforcée lors des épisodes de forte inflation. Toutefois, avec l’atténuation des pressions inflationnistes, les autorités monétaires pourraient adopter des mesures plus souples, favorisant ainsi l’investissement et le pouvoir d’achat des ménages.
Des performances économiques contrastées
Si l’année 2024 a vu 18 des 29 économies africaines suivies par Afreximbank dépasser les prévisions, le dynamisme économique devrait s’essouffler en 2025. Seules 11 d’entre elles poursuivraient sur cette trajectoire ascendante. Une fragilité qui s’explique par plusieurs facteurs : instabilité politique, incertitudes régionales et fluctuations de l’économie mondiale.
Les pays dépendants des matières premières restent particulièrement exposés aux variations de prix, renforçant l’importance des politiques économiques nationales pour soutenir la croissance. Une gestion rigoureuse des finances publiques et des réformes structurelles s’avèrent donc cruciales pour éviter un ralentissement trop marqué.
La pression du dollar fort sur les devises africaines
Autre élément clé du rapport : l’impact d’un dollar américain renforcé en ce début d’année 2025. L’appréciation de la devise américaine, alimentée par les tensions commerciales et l’incertitude géopolitique, met en difficulté de nombreuses économies africaines dépendantes des importations et de la dette extérieure.
Certains pays, comme l’Angola et le Maroc, parviennent à tirer leur épingle du jeu grâce à des fondamentaux économiques solides et des réserves de change conséquentes. En revanche, des économies plus fragiles comme le Nigeria, l’Égypte et le Ghana subissent des dépréciations monétaires marquées, aggravées par des déficits budgétaires persistants et une inflation encore élevée.
Face à ces défis, Afreximbank préconise aux gouvernements africains de prioriser la stabilisation de l’inflation, de renforcer la résilience des devises et de favoriser un climat propice aux investissements. Une gestion prudente des taux de change et une diversification économique accrue seront essentielles pour réduire la dépendance aux chocs extérieurs et consolider les perspectives de croissance du continent.
Par Ouattara



