Le Comité de Politique Monétaire de la Banque des États de l’Afrique Centrale (BEAC) a tenu le lundi 29 septembre 2025, sa troisième session ordinaire de l’année, sous la présidence de Yvon Sana Bangui, Gouverneur de la BEAC.
À l’issue des discussions, les membres du Comité ont décidé de maintenir inchangés les principaux instruments de politique monétaire. Le taux d’intérêt des appels d’offres reste fixé à 4,50 %, le taux de la facilité de prêt marginal à 6,00 % et celui de la facilité de dépôt à 0,00 %. Les coefficients de réserves obligatoires sont conservés à 7,00 % pour les dépôts à vue et 4,50 % pour ceux à terme.
Cette décision intervient dans un contexte international marqué par un ralentissement prévu de la croissance mondiale. Selon les dernières projections du Fonds monétaire international (FMI), l’économie mondiale devrait progresser de 3,0 % en 2025, après une croissance de 3,3 % en 2024. Ce fléchissement s’explique par la poursuite du resserrement monétaire, la réduction progressive des soutiens budgétaires et la persistance des tensions géopolitiques.
Au niveau de la CEMAC, la croissance attendue pour 2025 est revue à la baisse, à 2,6 %, contre 2,7 % en 2024. Cette évolution est tirée par une contraction de l’activité dans les secteurs pétrolier et gazier, estimée à -1,5 % en 2025, après une légère progression de 0,4 % en 2024. Les secteurs non pétroliers, en revanche, devraient afficher une stabilité à 3,2 %.
L’inflation devrait ralentir, avec un taux attendu de 2,6 % à fin 2025, contre 4,1 % l’année précédente. Toutefois, les équilibres extérieurs et budgétaires demeurent sous pression. Le solde budgétaire, hors dons, devrait se détériorer à -1,3 % du produit intérieur brut contre -1,0 % en 2024, tandis que le déficit courant, dons compris, atteindrait -2,2 % du PIB, après -0,2 % en 2024.
La masse monétaire progresserait de 10,4 %, pour atteindre 23 088,1 milliards de francs CFA. Les réserves de change diminueraient de 2,6 %, à 7 101,7 milliards de francs CFA, soit l’équivalent de 4,59 mois d’importations, contre 4,82 mois l’année précédente. Le taux de couverture extérieure de la monnaie baisserait à 73,2 %, contre 74,9 % en 2024.
Dans ce contexte, le Comité a réaffirmé sa volonté de poursuivre ses efforts en faveur de la stabilité des prix, tout en soutenant une reprise économique durable dans la sous-région.
Par Leila Toé



