L’inflation au Ghana continue de grimper, atteignant 23,8 % en décembre 2024, un léger bond par rapport aux 23 % enregistrés en novembre, selon les dernières données publiées par le Service statistique du Ghana (GSS) le 8 janvier 2025. Il s’agit de la quatrième augmentation consécutive du taux d’inflation dans le pays, illustrant la persistance des pressions inflationnistes malgré les efforts pour les contenir.
L’inflation alimentaire a joué un rôle majeur dans cette tendance. En seulement un mois, elle a bondi de 25,9 % à 27,8 %, avec des hausses particulièrement marquées sur des produits de base comme les ignames, dont les prix ont grimpé de 63,3 % en glissement annuel. Ce phénomène met en lumière les difficultés croissantes pour les Ghanéens à subvenir à leurs besoins alimentaires face à la montée des prix.
En revanche, l’inflation non alimentaire a connu une légère détente, passant de 20,7 % en novembre à 20,3 % en décembre. Cette baisse modeste reflète cependant une réalité contrastée selon les secteurs. Les produits locaux, par exemple, ont vu leur inflation s’accroître de manière significative, atteignant 26,4 % en décembre, contre 25,4 % en novembre. De leur côté, les articles importés ont enregistré une inflation plus modérée, à 17,9 %, contre 17,6 % le mois précédent.
Les secteurs les plus concernés par cette inflation accrue sont les boissons alcoolisées, le tabac et les stupéfiants (28,4 %), suivis des aliments et boissons non alcoolisées (27,8 %), ainsi que du secteur du logement, de l’eau, de l’électricité, du gaz et autres combustibles (26,3 %). Ces hausses ont un impact direct sur le pouvoir d’achat des ménages ghanéens, particulièrement les plus vulnérables.
L’inflation n’est pas homogène à travers le pays. La région du Haut-Est a enregistré la plus forte inflation régionale, avec un taux impressionnant de 40,6 %, tandis que la région de l’Est a affiché la plus faible inflation, à 16,8 %. Ces disparités régionales soulignent l’inégalité des effets de la crise inflationniste au sein du pays.
Malgré les tentatives de la Banque du Ghana pour maîtriser l’inflation, le chiffre de 23,8 % dépasse largement son objectif révisé de 15 % pour la fin de l’année, laissant entrevoir des défis importants pour les mois à venir.
Par O.D



