Le géant nigérian du ciment, Dangote Cement Plc, affiche une performance exceptionnelle sur les neuf premiers mois de 2025. Le groupe a enregistré un bénéfice après impôts de 743,3 milliards de nairas, soit environ 289,9 milliards de FCFA, contre 279,1 milliards de nairas (108,9 milliards de FCFA) à la même période en 2024. Cela représente une hausse spectaculaire de 166 %, malgré une légère contraction des volumes de vente.
Cette progression s’explique par une amélioration des prix de vente, une forte contribution des filiales africaines et des gains de change qui ont compensé la hausse du coût de l’énergie et des matières premières.
Sur le plan du chiffre d’affaires, Dangote Cement a vu ses revenus croître de 23 %, passant de 2,56 à 3,15 billions de nairas, soit 1 228,5 milliards de FCFA. Cette croissance s’est produite même si le volume total des ventes de ciment et de clinker a reculé de 2 %, atteignant 20,24 millions de tonnes contre 20,67 millions de tonnes un an plus tôt.
Selon les analystes de CSL StockBrokers Research, cette progression du chiffre d’affaires s’explique par une hausse du prix moyen du ciment de 25,85 %, pour atteindre 155 875 nairas la tonne, soit 60 791 FCFA, contre 123 855 nairas (48 304 FCFA) l’an passé.
Les activités nigérianes du groupe, qui constituent son principal moteur, ont enregistré une hausse de 42,4 % du chiffre d’affaires, atteignant 2,18 billions de nairas, soit 850,2 milliards de FCFA, contre 1,53 billion de nairas (596,7 milliards de FCFA) en 2024.
Cette performance résulte principalement de l’augmentation de 41,9 % du prix de vente moyen, passé à 165 110 nairas la tonne (64 393 FCFA), tandis que le volume des ventes a légèrement progressé de 0,4 %, atteignant 13,21 millions de tonnes.
Les opérations panafricaines ont généré 1,06 billion de nairas, soit 413,4 milliards de FCFA, contre 1,09 billion (425,1 milliards de FCFA) l’an dernier, un recul marginal qui illustre la résilience régionale du groupe.
Cette contraction est due à une baisse de 5 % des volumes, passés de 8,36 à 7,94 millions de tonnes, malgré une hausse modérée de 1,7 % du prix moyen, désormais à 133 078 nairas la tonne (51 901 FCFA).
La direction du groupe attribue cette situation à des incertitudes post-électorales au Sénégal et en Afrique du Sud, ainsi qu’à des contraintes de liquidité en Éthiopie liées à des retards dans l’approbation du budget national.
Sur le plan des dépenses, la marge brute de Dangote Cement a bondi de 41 % pour atteindre 1,87 billion de nairas, soit 729,3 milliards de FCFA, portée par une gestion efficace des coûts. Le coût total des ventes n’a progressé que de 4 %, à 1,29 billion de nairas (503,1 milliards de FCFA), malgré l’augmentation des prix du carburant, de l’électricité et des intrants.
L’énergie demeure le principal poste de dépense, avec 569 milliards de nairas (221,9 milliards de FCFA), suivie des matériaux (255 milliards de nairas, soit 99,5 milliards de FCFA) et des dépenses de personnel (108 milliards de nairas, environ 42,1 milliards de FCFA).
Les frais de vente et de distribution ont augmenté de 8 % à 500,6 milliards de nairas, soit 195,2 milliards de FCFA, tandis que les frais administratifs ont grimpé à 202,3 milliards de nairas (78,9 milliards de FCFA), en raison de l’inflation et de la hausse des charges salariales.
Les revenus financiers ont explosé de 165 %, atteignant 77,1 milliards de nairas, soit 30,1 milliards de FCFA, portés par de meilleurs rendements sur les placements à court terme et les revenus d’intérêts des filiales.
Parallèlement, les coûts financiers ont reculé à 286 milliards de nairas (111,5 milliards de FCFA) contre 451 milliards (175,9 milliards de FCFA) un an plus tôt, grâce à la réduction des pertes de change et des charges d’emprunt.
Par Drissa Ouattara



