samedi 8 novembre 2025

Libre circulation en Afrique : Une nécessité pour réduire la migration illégale et renforcer les canaux de voyage officiels, selon des ministres du Commerce de plusieurs pays

Le continent africain, en plus de ses multiples crises socio-politiques, est confronté à une désintégration économique en raison des difficultés liées à la libre circulation des personnes et des biens. Voyager d’un pays à un autre, à l’exception de ceux appartenant au même espace sous-régional, relève d’un véritable casse-tête en raison des difficultés d’obtention de visas. Une situation qui favorise la migration illégale et constitue un coup dur pour les canaux de voyage officiels. À l’occasion du 38ᵉ sommet de l’Union africaine (UA), des ministres du Commerce de plusieurs pays et des chefs d’entreprise ont discuté de la question lors d’un dialogue stratégique organisé par la Banque africaine de développement et la Commission de l’UA.

Déjà, selon les données de la dernière édition de l’Indice d’ouverture AfricaVisa (AVOI), 39 pays africains ont amélioré leurs scores, faisant passer l’ouverture des visas en Afrique à son plus haut niveau depuis la création de l’indice. Malgré cette avancée, les défis restent énormes pour parvenir à une mobilité sans restriction des Africains au sein du continent. Pour y parvenir, certains pays ont montré l’exemple, notamment le Rwanda, dont l’expérience démontre que l’ouverture des frontières renforce, plutôt que de compromettre, la sécurité.

La ministre rwandaise du Commerce et de l’Industrie, Prudence Sebahizi, a partagé l’expérience de son pays en mettant en avant les gains économiques découlant de la mise en œuvre d’un régime sans visa. À l’entendre, son pays ne considère pas les menaces sécuritaires comme une excuse valable pour maintenir l’exigence de visas. La vision des dirigeants du pays des mille collines est plutôt d’investir dans les systèmes, la sécurité, la gouvernance et la surveillance afin non seulement d’éviter de contribuer aux problèmes de sécurité, mais aussi de résoudre ceux liés à la contrebande et à l’immigration illégale. Car ils sont convaincus que les personnes voyageant pour le tourisme ou les affaires utiliseront toujours les canaux officiels, tels que les frontières et les aéroports.

En effet, il ne fait aucun doute que l’instauration d’un régime sans visa est bénéfique pour le continent. Pour Albert Muchanga, Commissaire au développement économique, au commerce, au tourisme, à l’industrie et aux minéraux de la Commission de l’Union africaine, quatre domaines sont prioritaires pour ouvrir davantage le continent. Primo, dit-il, il s’agit de libéraliser la circulation des catégories de personnes essentielles au commerce des biens et des services. Secundo, mettre en œuvre le Cadre stratégique sur les actions clés pour parvenir à une croissance inclusive et au développement durable en Afrique. Tertio, passer à l’étape suivante de l’intégration économique africaine, en particulier avec le Marché commun africain, tel qu’envisagé dans le Traité d’Abuja de 1991. Enfin, établir les mesures de facilitation appropriées, qu’il s’agisse d’infrastructures matérielles ou immatérielles, pour favoriser la libre circulation des personnes.

Les discussions ont abouti à l’annonce conjointe du roadshow pour un monde sans visa 2025. Cette initiative vise à soutenir le plaidoyer et à mobiliser des actions en faveur de l’ouverture des visas et de la libre circulation, dans le cadre du programme plus large d’intégration régionale de l’Afrique.

 

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