Après une augmentation de 25,8 % au deuxième trimestre 2024, l’indice des prix des matières premières hors pétrole exportées par les pays de l’UEMOA a reculé de 9,7 % au trimestre suivant. C’est ce que révèle le Rapport sur la politique monétaire dans l’Union monétaire ouest-africaine (UMOA) de la BCEAO, publié le 30 décembre dernier. Selon ce rapport, cette diminution s’explique par la baisse des cours de certains produits agricoles, notamment le cacao (-22,0 %), le coton (-10,9 %) et le caoutchouc (-1,1 %), ainsi que par l’affaiblissement des prix des métaux et minerais, tels que l’uranium (-7,7 %) et le zinc (-1,7 %). En revanche, sur la même période, les cours de la noix de cajou ont bondi de 28,7 %, ceux du café de 23,5 % et ceux des huiles de 12,0 %. Les prix de l’or et du phosphate ont également progressé, respectivement de 6 % et 1,9 %.
En effet, les perspectives de récoltes de cacao en Afrique de l’Ouest, meilleures que prévu, ainsi que l’augmentation de la production au Cameroun, sont les principaux facteurs expliquant la chute des cours de ce produit agricole. Quant au coton, des conditions météorologiques favorables dans les zones de culture en Amérique du Nord, promettant une offre abondante, et la baisse de la demande en Inde en sont les causes. Concernant le caoutchouc, la contraction de l’activité manufacturière en Chine, principal acheteur mondial, a eu des répercussions sur ses cours. Par ailleurs, la production d’uranium au Kazakhstan, premier producteur mondial, a augmenté de 12 % en 2024 par rapport à 2023, ce qui a impacté les prix. Pour le zinc, le déséquilibre entre l’offre et la demande reste le principal motif de la baisse de ses cours, le secteur de la construction, principal consommateur mondial, ayant montré un faible dynamisme en Chine et en Europe, alors que l’offre s’est accrue.
Cependant, tous les produits exportés n’ont pas vu leurs cours baisser au cours de la même période. Les prix de la noix de cajou, par exemple, ont flambé en raison de la décision de la Côte d’Ivoire, premier producteur mondial, de suspendre les exportations de ce produit depuis mai 2024, afin d’assurer un approvisionnement suffisant des unités locales de transformation. Pour le café, les conditions météorologiques défavorables au Brésil, notamment une sécheresse persistante, ont réduit l’offre sur le marché mondial. De même, les conditions climatiques difficiles dans les pays producteurs ont entraîné une hausse des prix des huiles, exacerbée par des stocks limités et une demande élevée en Inde.
En ce qui concerne l’or, plusieurs facteurs ont contribué à la hausse de ses cours : les attentes de baisse des taux de la FED, la faiblesse du dollar, ainsi qu’une demande accrue pour les valeurs refuges en raison des tensions géopolitiques au Moyen-Orient. Enfin, l’augmentation de la demande en phosphate, notamment en Asie et au Brésil, a soutenu les prix de ce produit.
Par Léon Yougbaré



